Journal d'investigation en ligne
par Laurent Chemla

Agent de double-langage

Dans le projet de loi sur le renseignement, deux points - au moins - posent question : pour chacun d'eux le gouvernement affirme l'inverse de ce que tous les experts dénoncent. Pour le gouvernement - qui l'a répété à de nombreuses reprises - "il n'y aura pas ni DPI ni boîtes noires" (terme pourtant proposé par des conseillers de Matignon eux-mêmes lors de la présentation du texte à la presse, le 17 mars dernier).

Dans le projet de loi sur le renseignement, deux points - au moins - posent question : pour chacun d'eux le gouvernement affirme l'inverse de ce que tous les experts dénoncent.

Pour le gouvernement - qui l'a répété à de nombreuses reprises - "il n'y aura pas ni DPI ni boîtes noires" (terme pourtant proposé par des conseillers de Matignon eux-mêmes lors de la présentation du texte à la presse, le 17 mars dernier).

Pour les spécialistes, cette affirmation sonne faux, puisque dans le même temps les services précisent ne vouloir accéder qu'aux métadonnées correspondant aux cibles que leur fameux "algorithme" aura définies.

Or de deux choses l'une: soit les services auront un accès direct aux données stockées par les fournisseurs de services (hébergeurs, serveurs de mail, moteurs de recherche...) français - exactement comme dans le programme PRISM de la NSA, qui fut à l'origine du scandale révélé par E. Snowden - soit il devra placer des sondes "boîtes noires" à des points stratégiques du réseau pour extraire du flux de toutes les données échangées celles qui l'intéresse. Ce qui ne peut se faire sans DPI.

 

We don't need no DPI

On peut - sans prendre beaucoup de risque - supposer que le processus décrit par Octave Klaba (OVH) après la réunion

entre hébergeurs et gouvernement correspond trait pour trait à la première option: contraints par le pouvoir en place, les hébergeurs devront fournir à la...

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